Se sentir chez soi quelque part
J’habite, tu habites, nous habitons.
Celles et ceux qui sont parti·e·s loin de chez elles et eux le savent : se sentir chez soi est un besoin, vital, animal. Mais qu’est-ce qui fait qu’on se sent chez soi ? Qu’est-ce qui constitue et fait ce sentiment ?
Il doit y avoir la familiarité des lieux, le connu et la minimisation de l’incertitude. C’est « ma » rue, c’est la que je vis. C’est « mon » quartier, là où je me sens chez moi. Ce sont les endroits où j’ai mes repères, mes marques, là où je me sens à l’aise, en sécurité.
Il doit y avoir aussi les relations avec les autres, les personnes que l’on connaît, que l’on croise, que l’on reconnaît. Car ce sont avant tout les autres qui font les lieux, humains, animaux, végétaux, minéraux. Un territoire est un lieu de vie et de passage : des vies animales, végétales et humaines, y passent, y séjournent, en constituent le décor comme les acteurs.
Nous partageons ensemble les mêmes espaces, même si souvent nous n’avons pas connaissance ou conscience des autres. Nous habitons un territoire, composé de multiples êtres, de leurs sons, de leurs mouvements, de leurs habitudes, de leurs présences ou non-présences.
Se sentir chez soi quelque part peut prendre du temps. Car habiter ce n’est pas que prendre ce dont j’ai besoin, c’est aussi s’impliquer, donner, échanger, partager. Apprivoiser un territoire, c’est aussi apprivoiser les autres qui le composent, et faire partie de cette communauté. Et quelque part, ce sentiment d’appartenance, n’est-ce pas ça se sentir chez soi ?